JNA 2020 – L’interview croisée de Morgan Picot et Rafik Heddid, dans le cadre des Journées de l’arbitrage

122560019_10223572341287514_1181097361037490812_o

(photo : Georges Cantarutti/Hand’Day)

 

Lancement cette semaine de la nouvelle édition des Journées de l’arbitrage, qui vont se dérouler du 18 au 29 novembre. Une initiative de La Poste, partenaire de la Ligue Féminine de handball, qui a pour but de mettre à l’honneur les arbitres et leurs missions au service du jeu. Pour lancer cette 19e édition, une émission spéciale sera présentée par France Pierron. De nombreuses personnalités, telle que Boris Diaw, Madame la ministre des sports Roxana Maracineanu, des arbitres élites des 4 sports, mais aussi un philosophe, une psychologue, et tant d’autres, qui viendront nous parler d’arbitrage et de la thématique de l’engagement en faveur de l’intérêt général.

 

KV_16_9

 

Du côté de la Ligue Butagaz Énergie, cette nouvelle édition des Journées de l’arbitrage sera mise à l’honneur ce mercredi à l’occasion des rencontres de la neuvième journée du championnat. Un protocole spécial sera mis en place dans les salles des clubs recevants, afin de mettre à l’honneur tous les arbitres qui s’investissent dans notre sport. Pour marquer cet événement, nous sommes allés à la rencontre de deux jeunes arbitres, qui officient depuis deux saisons au plus haut niveau au sein du Groupe Elite des Juges Arbitres (Ligue Butagaz Énergie, Proligue et LidlStarligue). Morgan Picot (26 ans) et Rafik Heddid (25 ans) incarnent l’avenir de l’arbitrage français, et ont pris le temps de répondre à nos questions dans le cadre des Journées de l’arbitrage

L’interview croisée : 

Pouvez-vous vous présenter brièvement… 

M : Je m’appelle Morgan, j’ai 26 ans, je travaille dans un collège, à La Rochelle, en tant qu’assistant d’éducation depuis maintenant 2 ans. 

R : Je m’appelle Rafik, j’ai 25 ans, je travaille à la Ligue Ile de France en tant que CTF (Conseiller Technique Fédéral) en charge de l’arbitrage. À côté de ça, nous appartenons au Groupe Elite des Juges Arbitres (Ligue Butagaz Énergie, Proligue et LidlStarligue) pour la 2ème saison.

 

Quand avez-vous commencé à arbitrer ?

M : J’ai commencé l’arbitrage à l’âge de 10 ou 11 ans suite à l’absence d’un arbitre. J’étais joueur et sur le match qui précédait le mien il n’y avait pas d’arbitre et mon entraineur avait demandé qui souhaitait arbitrer. Je m’étais porté volontaire et y avait pris goût immédiatement. J’ai donc poursuivi sur cette voie là tout en restant joueur pendant plusieurs années. J’ai ensuite privilégié pleinement l’arbitrage dès lors que nous sommes arrivés en Championnat de France.

R : J’étais très mauvais perdant étant jeune joueur, je contestais très (trop) les décisions que mon entraineur prenait lorsqu’il arbitrait les oppositions de fin d’entrainement. Il m’a donc incité à prendre le sifflet et je ne l’ai plus jamais lâché. Un peu par hasard donc…

 

Le plus dur dans votre activité d’arbitres ?

M & R : Le plus dur, surtout à nos jeunes âges, est la gestion de l’environnement et de la pression qui entourent les rencontres de haut-niveau. Il y a beaucoup d’enjeux, qu’ils soient sportifs ou financiers, la médiatisation de notre sport est de plus en plus importante et chacun de nos faits et gestes sont scrutés. Il nous faut savoir faire abstraction de tous ces aspects « hors-terrain » et se concentrer uniquement sur la rencontre, même quand la pression de l’environnement se fait forte.

 

Ce que vous aimez le plus dans l’arbitrage ?

M & R : C’est vraiment la dimension humaine qui nous plait. L’échange avec les joueuses et les joueurs, les entraineurs, même lors de désaccords. Nous avons noué des liens avec beaucoup de joueurs et bénévoles de clubs lors de nos différents déplacements et cela nous a grandement enrichi. L’ambiance des salles nous manque, car c’est aussi ce que nous aimons : Arbitrer dans des salles pleines et bruyantes !

 

Un mot sur les JNA ?

M & R : C’est une belle mise en lumière de notre activité qui est indispensable à la vie du sport. Tous les arbitres de tous les sports et de tout âge s’y retrouvent, on y découvre d’un peu plus près la vie des officiels et leurs missions. La Poste est très investie auprès de ces populations et cette opération qui est maintenant pérennisée en est la preuve.

 

La crise sanitaire a dû modifier votre préparation ?

M & R : Oui, forcément. La crise sanitaire a modifié la préparation de tout le monde. Nous n’avons pas arbitré pendant 6 mois, ce qui a été très long. Nous n’avons plus la possibilité de nous entrainer normalement, nous avons donc dû nous adapter avec l’aide de notre préparateur physique. Nous essayons malgré tout de nous entrainer et d’être prêts physiquement avant chaque rencontre.

 

Comment on se prépare avant un match ?

M & R : Nous travaillons beaucoup sur nos vidéos et celles des équipes que nous arbitrons la semaine avant le match. On échange en binôme autour des choses que nous avons décelées, en essayant de ne pas se construire trop de schémas pour ne pas se faire surprendre sur le terrain. Sur place, nous avons une routine d’avant-match que nous suivons pour nous mettre en condition.

 

Est-ce différent d’arbitrer des filles que des garçons ?

M & R : Les caractéristiques de jeu sont différentes mais l’approche est la même. Il n’y a pas de différence, ce sont des matchs de handball, qu’ils soient féminins ou masculins. L’important est de prendre du plaisir sur chacune des rencontres sur lesquelles nous sommes désignés et d’essayer d’être les plus performants.

 

Est-ce que vous avez un modèle en arbitre ?

M & R : Nous n’avons pas de modèle même si nous essayons de nous inspirer des meilleurs. Je pense qu’il est important qu’il y ait une uniformité dans l’arbitrage des rencontres et dans les prises de décisions qui en découlent, et en ce sens la fédération met tout en œuvre pour nous former et nous donner des consignes communes. Mais il est tout aussi important que chaque binôme puisse être fidèle à son style, à sa manière d’arbitrer et d’aborder les rencontres. Cette diversité fait la force des binômes de notre groupe.

 

Quelle est votre ambition à court et moyen terme ?

M & R : Une ambition de pratique. Arbitrer le plus souvent possible et espérer que cette période difficile soit vite derrière nous. Continuer à prendre du plaisir comme nous le faisons et pousser nos limites au maximum.

 

Merci à Morgan et Rafik et rendez-vous mercredi sur les parquets de la Ligue Butagaz Énergie ! Morgan et Rafik arbitreront la rencontre entre Bourg de Péage et Toulon St-Cyr.