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Un mois de février riche en particules fines

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L'Ile-de-France connaît ce jeudi un pic de pollution aux particules fines. Ces derniers jours, plusieurs villes sont touchées par des dépassements de seuils.
par Julien Guillot, Margaux Lacroux et Savinien de Rivet
publié le 21 février 2019 à 6h42

Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd'hui, le green graph.

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, puis rebelote jeudi. L'Ile-de-France accumule les épisodes de pollution aux particules fines ces jours-ci, la faute à un anticyclone durablement installé sur l'Hexagone. «Il empêche la pollution locale de se disperser. Il fait chaud la journée et très froid la nuit, cela forme un couvercle au-dessus de la ville. Tout ce qu'on émet localement reste piégé : principalement le trafic routier et le chauffage au bois», explique l'ingénieure au service communication d'Airparif Charlotte Songeur, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air dans la région.

Episode typique

Il s'agit d'un «un épisode typique de fin d'hiver-début du printemps», précise Airparif. En février 2018, la situation était similaire. Le vent, la pluie, une diminution des écarts de températures et aussi moins d'émissions de pollution aident au retour à la normale. La mairie de Paris a fait savoir que le stationnement résidentiel sera gratuit jeudi et invite à privilégier les transports en commun.

Concrètement, Airparif tire la sonnette d'alarme quand le taux de particules fines dépasse les 50 microgrammes de PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) par mètre cube d'air. A partir de ce seuil, on estime que l'air est de mauvaise qualité. En dessous de 13 microgrammes, il est très bon.

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Infographie : pollution aux particules fines PM10 à Paris

A Paris, les différents capteurs disposés dans la ville montrent bien que l'on s'expose plus souvent à une mauvaise qualité de l'air à proximité des grands axes routiers. Mais toutes les stations, y compris en plein centre-ville, affichent un pic en février 2019.

La tendance serait cependant à l'amélioration depuis quatre ans. En 2017, Airparif a comptabilisé 6 épisodes de pollution aux particules fines, contre 15 en 2016. «En moyenne, la pollution diminue, même si on est toujours au-dessus de la réglementation aussi bien au niveau des particules fines et que pour le dioxyde d'azote», précise Charlotte Songeur.

 Infographie : pollution aux particules fines PM10 dans les grandes villes

Actuellement, la qualité de l'air est aussi dégradée dans la vallée du Rhône et le nord-est. Phénomène que l'on peut remarquer sur le graphique pour Strasbourg, Paris et Lyon. Cette dernière ville a connu trois pics sur les 19 premiers jours de février. Mais depuis janvier 2018, Lille est la ville française qui a cumulé le plus de jours dans le rouge. Tous les capteurs fournissant les données analysées par Libération sont situés dans des zones similaires, en centre-ville et à distance des grands axes routiers. Petit détail, des barres moins longues sur le graphique comme à Lille en juillet 2018 signifie simplement que les données récupérées sont incomplètes pour le mois en question.

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Derrière ces chiffres, il y a une question de santé publique. En 2016, l'Agence de santé publique comptait 48 000 morts par an directement imputables à la pollution aux particules fines en France. Elle augmente notamment le taux de maladies cardiaques et de maladies pulmonaires.

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