Gilets jaunes : une députée LREM prise en défaut sur le montant du Smic

    Interpellée par des Gilets jaunes, Elise Fajgeles, suppléante de Benjamin Griveaux à Paris, a dû admettre ne pas connaître le salaire minimum des Français dans un débat sur… leur pouvoir d’achat.

      « Bon, je quitte le plateau, Madame la députée ne sait pas à combien est le Smic! » Excédé, un Gilet jaune invité ce lundi à débattre avec Elise Fajgeles (LREM) sur le plateau de CNews a estimé qu'il était inutile de poursuivre la discussion face à une élue incapable de donner le montant du salaire minimum. Il faut dire que le débat portait justement sur le pouvoir d'achat des Français, au lendemain d' un troisième week-end de mobilisation sur ce thème.

      « C'est hallucinant, vous représentez la France ! »

      « Ils veulent du concret, ils veulent pouvoir bouffer à la fin du mois », incite d'abord l'animateur Jean-Marc Morandini face aux réponses visiblement un peu théoriques de la députée. Et la suppléante de Benjamin Griveaux de s'exécuter : « La baisse des cotisations sociales permettra à quelqu'un qui touche le Smic à la fin de l'année de gagner environ 300 euros de plus! »

      Qu'à cela ne tienne, à combien est actuellement le Smic, interroge opportunément l'un des deux Gilets jaunes présents sur le plateau. Elise Fajgeles tente d'abord de poursuivre le fil de sa pensée, en estimant qu'« il est faux de dire qu'on ne fait rien ». Mais de finir par admettre : « Vous me posez une colle, en effet je ne le connais pas. Mais je sais que c'est difficile de vivre avec… »

      La députée Elise Fajgeles (LREM) ignore le montant du SMIC et provoque la colère d'un Gilet jaune sur CNews

      Ses interlocuteurs eux-mêmes semblent très surpris. « C'est hallucinant. On devrait passer un CAP pour devenir député ! » lance le premier. « Vous vous rendez compte ? Et après vous dites que vous êtes représentatif du peuple. Vous représentez la France ! » s'inquiète le second pendant que la députée de Paris tente une ligne de défense manifestement peu convaincante : « Je peux vous parler de sujets, là par exemple je suis en train de travailler sur la réforme de la Justice et je connais parfaitement ce sujet […] Je ne peux pas avoir réponse à tout… » se défend l'ancienne avocate au parcours atypique.

      Un temps comédienne après un passage au cours Florent, puis metteur en scène, la socialiste a en effet créé son entreprise de dégustation de vin avant de s'engager dans l'équipe de campagne de Manuel Valls dans la primaire de la gauche pour 2017. En tant que députée, elle siège à la commission des lois et a notamment été rapporteuse du projet de loi Asile et immigration.

      Alors que l'un des contestataires quitte le plateau, l'autre conclut calmement : « Voyez Madame la députée, c'est là que le bât blesse : vous ne connaissez pas le Smic mais les gens qui sont dans la rue, qui crèvent de faim, eux, ils le vivent. » Soit avec environ 1500 euros brut (1150 euros net) par mois pour les personnes qui travaillent à temps complet.

      Dans la soirée, la députée a reconnu une « faute » mais nié tout « mépris » ou « condescendance envers ceux qui galèrent ». « Ça ne vaut pas les menaces de mort que je reçois », a-t-elle finalement ajouté.